Le programme scientifique

Le changement climatique est un fait incontestable que tous les êtres vivants subissent, humains et non humains.

En effet, les espèces animales et végétales se rencontrent à un endroit donné car elles y trouvent des conditions climatiques, entre autres, qui correspondent à leurs optimums écologiques. Si ces conditions changent, on peut envisager des impacts sur la flore et de la faune sauvages qui nous entourent.

Contexte

Le changement climatique et la préservation de la biodiversité sont des défis majeurs qui s’imposent à nos sociétés.
Le programme Les sentinelles du climat est au croisement de ces deux préoccupations. Il s’intéresse aux effets de la crise climatique sur la biodiversité en France. Il se décline, à toutes échelles, territoire par territoire, site par site, en s’intégrant pleinement aux politiques européennes, nationales et régionales.

En préambule, voici deux vidéos qui permettent, pour la première, de comprendre le changement climatique, et, pour la seconde, ses effets sur la biodiversité :

Description de la vidéo

Cette vidéo comprend des images animées et décrit les phénomènes suivants : Notre planète est enveloppée d’une couche de gaz indispensable à la vie pour respirer, pousser, ou maintenir l’air à une température viable. Le gaz carbonique, le méthane, ou le protoxyde d’azote se comportent en effet comme une serre. En capturant la chaleur de la terre chauffée par le soleil, ils maintiennent l’air à une température moyenne de 15°C. Sans ces gaz à effet de serre, il ferait -18°C. Ils jouent donc un rôle vital de régulateur thermique.
Mais voilà… Depuis le 19e siècle, la quantité de ces gaz augmentent massivement. Il est prouvé que nous, humains, sommes responsables du rejet de ces gaz, et donc du réchauffement, parce que nous brûlons les énergies fossiles, parce que nous brûlons massivement les forêts, parce que nous pratiquons l’élevage et l’agriculture intensive. Depuis la révolution industrielle, ces trois activités ont entraîné une hausse spectaculaire des gaz à effet de serre.
Mais si nous n’agissons pas, la planète pourrait se réchauffer beaucoup plus : jusqu’à 4,8°C. Et ce n’est pas sans conséquence. En 130 ans, la température moyenne de la terre a déjà augmenté de presque 1°C. Ce seul petit degré impacte déjà les océans, les banquises et les glaciers, et plus globalement la météo, avec son lot d’inondations, de sécheresses, etc.
Autant dire que nous assistons à une réaction en chaîne qui malheureusement ne va pas s’arrêter là. Les scientifiques ont envisagé plusieurs scénarii sur l’évolution de nos émissions de gaz à effet de serre.… Dans leur scénario le plus optimiste, celui où nous arrivons à réduire nos émissions, la température augmentera quand-même de 1°C de plus à la fin du 21e siècle.
Dans tous les cas, il faut s’attendre à de grands changements. Il y aura plus de canicules et plus de sécheresses. Les glaces vont continuer de fondre. En 2100, le niveau de la mer aura augmenter de 26 cm à 1 m. Les océans vont encore se réchauffer et s’acidifier. N’oublions pas que le réchauffement climatique dégèle le permafrost libérant ainsi de plus en plus de gaz carbonique et de méthane. Un cercle vicieux donc…
Ces changements impacteront les humains, mais aussi tous les êtres vivants……s’acidifier.

Description de la vidéo

Nous voici au cœur d’un écosystème avec de nombreuses espèces. L’écosystème est en équilibre. Cet équilibre dépend fortement des conditions du climat : température, précipitations, luminosité, humidité du sol… La modification d’un de ces paramètres peut agir sur l’une ou l’autre des espèces.
Mais comment ? Les espèces n’ont pas toutes la même sensibilité face au changement climatique. Prenons un exemple. Cette espèce (plante imaginaire) n’a pas une grande capacité de déplacement. Elle ne peut donc pas migrer si les conditions du milieu ne lui sont plus favorables. Cette espèce (oiseau imaginaire) peut se déplacer plus facilement pour trouver des conditions plus favorables. Elle va migrer et ne sera plus dans l’écosystème. En réponse aux changements, les espèces peuvent donc se déplacer. Y a-t-il d’autres effets ?
Leur cycle de vie peut être décalé dans le temps. La reproduction peut être affectée. Leur comportement peut changer.
Et l’adaptation ? Ce n’est pas la première fois que le climat change. Oui, mais c’est la première fois qu’il change si vite et si drastiquement trop vite pour que la majorité des espèces s’y adaptent.
Revenons à l’écosystème : des espèces vont disparaître, d’autres partir ou arriver. Les éléments de l’écosystème se sont modifiés : il n’est plus en équilibre.
Or la nature est déjà fortement impacté par l’homme. Nous la surexploitons, nous détruisons et fragmentons l’écosystème, nous modifions les milieux. Nos écosystèmes sont donc déjà fragilisés et ont moins de résilience face aux changements climatiques.
D’ici 2050, 25 à 50% des espèces auront disparu à cause de nos actes. Nous sommes en plein dans la sixième grande extinction des espèces.
Et nous, humains, seront impactés… car la nature nous rend bien des services, dont la régulation du climat.

Étudier ces effets : le programme Les sentinelles du climat

Le programme Les sentinelles du climat a pour objectif la surveillance couplée d’espèces appelées « sentinelles » et des pressions climatiques locales.

Le croisement de ces deux informations est associé à des études de la physiologie et du comportement des espèces. Il est complété par des modélisations statistiques. L’ensemble de ces éléments permet de comprendre les mécanismes de réponse des espèces et des milieux face aux changements climatiques et, ainsi, de cerner les facteurs de pression. Les leviers d’actions conservatoires peuvent alors être identifiés. Même si l’action indispensable reste la baisse des émissions de gaz à effet de serre, ces leviers permettront d’adapter les pratiques pour atténuer autant que possible les effets du changement climatique sur la biodiversité.

Connaitre et comprendre permet d’actionner les leviers d’actions pour préserver.

Espèces sentinelles

Les espèces sentinelles sont des espèces présentant une sensibilité certaine au changement climatique et un intérêt pour le territoire. La mise en œuvre des protocoles standardisés au niveau national permet de les suivre, sur les mêmes sites, sur le temps long. Elles sont partie prenante de systèmes identifiés comme sensibles : la montagne, les zones humides, les forêts, les milieux littoraux mais aussi les écosystèmes plus arides.

Un réseau de stations météorologiques

En parallèle des suivis mis en place sur les espèces ou les cortèges sentinelles, des stations météorologiques sont posées sur chaque site de suivi (plusieurs centaines sur l’ensemble des deux régions). Les données de température et d’humidité des sites sont relevées toutes les heures. Ces données seront intégrées à la modélisation statistique. Nous vous invitons à découvrir comment les données météorologiques participent à la compréhension des phénomènes en cours sur la nature dans cette vidéo.

Description de la vidéo

Intéressons-nous de plus près au point discret, mais néanmoins névralgique, du programme sentinelle : la météo.
Derrière chaque suivi d’espèces, se cache toujours une station météo. En effet, toute la subtilité du programme réside dans le parallèle entre l’étude des espèces d’un côté et le suivi climatique de l’autre. Alors… comment ça marche ?
Fanny a supervisé la plantation de plus de 240 stations météo sur l’ensemble des sites étudiés. Elle est la garante des précieuses informations qui sont enregistrées à chaque heure de la journée. Évidemment, le climat n’est pas le même en montagne, au bord de l’océan ou sur un coteau sec. Mais, plus subtilement, température et humidité peuvent être différentes sur un même lieu selon la hauteur à laquelle elles sont mesurées. Trois niveaux de mesures sont donc nécessaires. Placées à 10 mètres du sol, les sondes Météo-France mesurent les données climatiques tous les 30 km. C’est à ce premier niveau que l’on comprend l’influence du climat sur la répartition de la biodiversité. A 1 m du sol, des sondes enregistrent la température et l’humidité du site d’étude. Les scientifiques pourront ainsi comparer les informations recueillies sur les espèces sentinelles avec ces données climatiques précises. Enfin, à moins de 10 cm du sol, c’est l’univers dans lequel évolue la plupart des petites espèces terrestres qui intéresse les scientifiques du programme. Là, le couvert végétal, l’humidité et l’énergie solaire influencent fortement les conditions de vie des espèces. La réunion de ces trois échelles de mesure est une spécificité originale du programme sentinelle, une étude inédite en France qui ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche scientifique.

Un objectif : vers des pratiques atténuant les effets du changement climatique sur les milieux naturels

Connaître les paramètres climatiques impactant les milieux via la surveillance des espèces sentinelles permet de travailler, avec les acteurs concernés, l’évolution des pratiques de gestion actuelles en prenant en compte ce nouveau paramètre à intégrer pour favoriser la préservation de la biodiversité : le changement climatique.