Les travaux récents montrent l’importance des microhabitats pour les reptiles, notamment dans le contexte de changement climatique en cours. Le fort déclin constaté en Europe de la Vipère péliade souligne la vulnérabilité de cette espèce et son rôle indicateur. Il est donc important d’évaluer sa prise en considération au sein des espaces naturels gérés.
Les résultats d’une vaste enquête en France et en Belgique (Wallonie), publiés dans la revue Naturae ont révélé que sur 208 sites naturels gérés, 60 % des gestionnaires ont une connaissance moyenne ou mauvaise sur cette espèce et peu de mises en place de suivis.
Cette faible prise en compte entraîne une incapacité des gestionnaires à évaluer une tendance des populations de vipères dans ces sites. Dans les cas où une tendance est constatée par le gestionnaire, la cause est le plus souvent inconnue. De plus, près des trois quarts des sites gérés où les vipères sont connues ne bénéficient pas d’actions ciblées de préservation.
Les espaces naturels sont essentiels pour le maintien de la biodiversité et il devient urgent de prendre en compte les besoins des reptiles dans les pratiques de gestion. Des mesures simples visant à maintenir une hétérogénéité des habitats et des microhabitats peuvent être efficaces.
Quid des actions mises en place en Normandie ?
En Normandie, le déploiement du programme « Les sentinelles du climat » permet enfin de mettre en place une surveillance des reptiles en général, et de la Vipère péliade en particulier. En parallèle, le Plan Régional d’Actions « Amphibiens et Reptiles en péril » permet dores et déjà d’accompagner les gestionnaires pour une meilleure prise en compte.
Quid des actions mises en place en Nouvelle-Aquitaine ?
Au contraire de la Normandie, la Vipère péliade est plus difficile à étudier en Limousin. Peut-être un effet déjà perceptible des modifications récentes du climat dans les landes et tourbières du plateau de Millevaches ? Les travaux réalisés par Cistude Nature et le CNRS de Chizé démontrent la sensibilité des Vipères dont la Vipère péliade aux modifications du climat ainsi que l’importance des microhabitats. Depuis 2022, l’amplification du changement climatique en France implique donc une urgence à intégrer au plus vite les besoins spécifiques des Vipères au sein des plans de gestion.